jeudi 5 avril 2012

ROMAN : A TOUS ET A PERSONNE

À tous et à personne
Auteure : Grazia Verasani
Titre original : Di tutti e di nessuno
Traduit de l'italien par Gisèle Toulouzan et Paola de Luca
Éditions Métailié
Vient de paraître dans la collection SUITES INÉDIT chez Métailié un roman d'une grande intensité et d'une grande vérité, une enquête policière qui raconte vraiment les femmes, celles qui sont seules et qui travaillent, celles qui sont trop moches et qui restent chez elles, celles qui subissent des agressions sexuelles ou qui se donnent aux uns et aux autres alors que la vie continue et que ces femmes doivent passer au reste de leur vie, marquées à jamais. Et ce n'est pas la solution du violeur qui les remettra de leurs émotions. Toute une vie contre un simple et horrible évènement qui ne tient qu'un petit paragraphe des 236 pages ; un court instant, l'espace d'un viol, la volée d'un éclat de violence, des actes de proches qui marquent, qui laissent des bleus que seule une montagne de temps ou une plainte et surtout un entourage attentif peuvent parfois permettre de se ressaisir. Des statistiques composent quelques courts chapitres, des faits comme les salaires de femmes, comme le temps limité pour porter plainte, etc.

Ce roman est universel, cette histoire pourrait fort bien se passer à Montréal  : il n'y a qu'à jeter un coup d'oeil aux extraits plus loin...

En parallèle, il y a tous les gens autour, les enfants qui observent et qui grandissent. Il y a la musique qui marque les années, les époques. Les groupes et les chansons que l'on écoute et dont on n'oublie jamais certaines paroles.

Dans ce polar qui se passe dans la ville de Bologne dont l'auteure nous dépeint autant les gens que les lieux qu'elle nous fait visiter en descriptions impeccables serties d'un vocabulaire magnifiquement riche, c'est l'univers le plus profond des femmes qui est servi à travers les personnages. Les hommes y tiennent aussi une place prépondérante, leurs actes, leurs sentiments.

Ce roman est inspiré d'un récit précédent de Grazia Verasani, intitulé La Fille aux crapauds. Les personnages y sont aussi bien enlacés que des spaghettis ; l'énigme vous restera irrésolue jusqu'à la toute fin, jusqu'à la ligne ultime où l'auteure vous la dévoilera ; les démarches qui y mènent sont nappés de sauce piquante, très très réaliste. Incroyablement réaliste.

L'AUTEURE
Née à Bologne en 1963, Grazia Verasani est actrice, musicienne et parolière. Diplômée à 20 ans de l’Académie d’art dramatique, elle débute dans le théâtre. Elle y rencontre Tonino Guerra, qui l’introduit dans un autre domaine : l’écriture ; et grâce à l’intervention de Roberto Roversi, elle publie son premier roman en 1999. Quo badis, baby ? (2006) et Vite et nulle part (2008) figurent parmi ses écrits.

EXTRAITS

« - Mais elle se prend pour qui ? Pour une star de cinéma ? » (p. 72)

« - Sois tranquille, moi non plus. On ne peut jamais savoir certaines choses avec exactitude. (p. 100)

« - Ils vont tuer Bologne, de cette manière, à force d'apéros exclusifs, de party privés, de salons, de buffets, de smartvoitures, de smartphones, de résidences VIP, de déjeuners d'affaires, d'inaugurations, de places aux premiers rangs, d'hypocrisie à toutes les sauces... » (p. 101)

« - Elle n'était plus jeune, Nino, et elle était seule. Seule comme un chien. » (p. 115)

« Je lis :
« les principaux ennemis des femmes sont la publicité et la politique. Agressivité d'un sexisme renaissant, désinhibé. Décadence de la virilité, des mythes héroïques et guerriers. » (p. 125)

« Pourtant, ils n'ont franchement pas l'air d'être des types à se sentir menacés par une femme, même si celle-ci a découvert quelque chose de leurs trafics. » (p. 132)


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