vendredi 14 août 2015

L'an 38 du Théâtre PÀP

Pour nommer ses saisons, le Théâtre PÀP propose une appellation renouvelée, plus proche de notre travail qui se décline en plusieurs phases de recherche et empiète sur les ans. Dès maintenant, c’est donc la saison de l’an 38 qui bat son plein. Dire l’an 38, c’est marquer le passage du temps sur les traits de la compagnie, rappeler sa présence fidèle sur le territoire de la dramaturgie québécoise et faire acte de mémoire. C’est être ancré dans le présent en regardant le fil de l’Histoire.

Dirigé par Patrice Dubois et Catherine La Frenière


Five Kings
L’Histoire de notre chute

Texte : Olivier Kemeid, d’après Shakespeare
Mise en scène : Frédéric Dubois
Distribution : Olivier Coyette, Jean-Marc Dalpé, Patrice Dubois, Hugues Frenette, Jonathan Gagnon, Gauthier Jansen, Park Krausen, Louise Laprade, Marie-Laurence Moreau, Étienne Pilon, Isabelle Roy, Vlace Samar et Emmanuel Schwartz

Production : Théâtre PÀP, Théâtre des Fonds de Tiroirs, Trois Tristes Tigres,
en coproduction avec le Théâtre français du Centre national des Arts et le Théâtre de Poche de Bruxelles

Du 20 octobre au 8 novembre 2015 à Espace GO
Toi qui es né déjà avec toutes tes dents afin de déchiqueter le monde, puisse ta rage t’embraser et te consumer au complet avant qu’elle ne se répande.
- Harry Lancaster Jr.

Ils sont cinq, ils se succèdent, se détestent, s’aiment, se trahissent et sont du même sang. Ils proviennent du fond des âges et, pourtant, ils sont d’aujourd’hui. Ils passent leur vie à attendre d’être au sommet et sitôt la montagne gravie, leur chute s’amorce. Autour d’eux, leurs alliés et leurs conspirateurs. Au-dessus d’eux, les femmes, à la fois souveraines et victimes, broyées par les mâchoires de l’Histoire en marche.

Soixante-seize ans après que le cinéaste Orson Welles ait initié, puis abandonné son projet Five Kings, le Théâtre PÀP et ses précieux partenaires s’en inspirent : ils s’approprient le « cycle des rois » et proposent un spectacle-fleuve composé d’oeuvres fondatrices qu’on voit rarement assemblées, de Richard II à Richard III en passant par les Henry IV, V et VI.

Les étapes de la création peuvent être consultées sur le blogue fivekings.ca

Le spectacle est présenté dans sa version intégrale de 5 heures, incluant deux entractes.


Saint-André-de-l’Épouvante

Texte : Samuel Archibald

Mise en scène : Patrice Dubois
Distribution : Miro Lacasse, André Lacoste, Dany Michaud, Bruno Paradis et Dominique Quesnel

Production : Théâtre PÀP, Théâtre À tour de rôle, Théâtre La Rubrique

Du 18 février au 12 mars 2016 à Espace GO

La mémoire, c’est drôle ce que ça retient pis ce que ça oublie. Des fois tu te rappelles ton numéro de téléphone dans un appartement que t’habitais à huit ans, mais t’es plus capable de te rappeler du visage de ta mère, même en regardant dans un album-photo. Tu tournes les pages, pis tu te dis, voyons, me semble qu’elle avait même pas cette face-là.
- Loulou

Ça fait deux jours qu’il mouille et les bêtes s’ébrouent comme à l’approche des grands cataclysmes. À Saint-André, des gens attendent au bar-salon Le Cristal que le temps se répare un peu. Au début, il n’y a que Loulou, la barmaid primordiale. Puis, arrive Rénald, qui apparaît agité et très nerveux comme un enfant apeuré. Avec grand fracas entrent Martial, Mario et l’Homme en noir, tous les trois détrempés. Prisonniers de la tempête, ils vont tour à tour raconter leur histoire et se confier leur peur la plus étrange, jusqu’à ce que chacun comprenne qu’il a un rôle à jouer dans une histoire plus terrible encore et qui est toujours en train de s’écrire.

Reconnu pour ses qualités de dialoguiste et pour la force de ses récits, Samuel Archibald, auteur du recueil Arvida (Le Quartanier), plonge pour la première fois dans l’écriture dramatique. Cette nouvelle oeuvre le fera passer de la page à la scène, tout en continuant d’explorer ses obsessions pour le séduisant occulte, la dimension rêvée de la vie et le dur constat que d’avoir à vivre éveillé.

Patrice Dubois s’entoure ici d’une équipe fort inspirante de collaborateurs saguenéens, gaspésiens et montréalais. Ensemble, ils parcourront la géographie de ce récit onirique qui invite à entrer dans le côté obscur des choses. En effet, l’oeuvre invite au déploiement de l’imaginaire et honore le passage du temps sur nos mémoires, individuelles et collectives.


Révolution à Laval

Texte : Guillaume Lagarde
Mise en scène : Sébastien Dodge
Distribution : Marc Béland, Philippe Boutin, Kathleen Fortin, Myriam Fournier et Jacques L’Heureux

Production : Théâtre PÀP

Du 29 mars au 9 avril 2016 à Espace GO

moé je pense qu’une fois à toutes les vingt ans l’assiette au beurre devrait changer d’mains pis la grosse chaise devrait changer d’cul.
- Mercédès Urbain

L’action se passe principalement à Laval, c’est-à-dire Nulle Part, ou peut-être Partout. Roméo est le maire corrompu et insatisfait de Mascouche et Mercédès le convaincra d’ourdir un complot meurtrier contre le maire de Laval, dans le but de se faire élire maire à sa place. C’est clair et pas tout à fait net.

Voici une comédie de moeurs très librement inspirée d’Ubu Roi d’Alfred Jarry, dont le thème principal est, bien entendu, celui de la corruption politique. Mais la pièce, caricaturale, absurde et cinglante, s’attaque aussi à la sempiternelle reconduction du statu quo, à notre odieuse absence de mémoire, au manque de savoir-vivre généralisé et à la consanguinité ambiante du petit monde de la politique municipale.

Il s’agit du deuxième rendez-vous du Théâtre PÀP et de l’auteur des Champs pétrolifères, Guillaume Lagarde, qui explore ici un tout autre registre et montre l’étendue de son talent. Il accentue les traits de notre monde, le regarde avec justesse et humour, et l’entache d’une encre rouge, arme ultime d’élévation. Lagarde amuse sérieusement et rembourre franchement les nids de poules de nos consciences.

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