samedi 26 septembre 2015

CCA : expo et conférence, logement social

LE CENTRE CANADIEN D'ARCHITECTURE PRÉSENTE L'EXPOSITION COIN, ÎLOT, QUARTIER, VILLES. ÁLVARO SIZA À BERLIN ET À LA HAYE

Conférence
Nelson Mota, architecte, éducateur et chercheur, donnera une conférence intitulée Álvaro Siza et l'archéologie de l'ordinaire : L'État providence et les politiques du renouvellement urbain en Europe dans les années 1980. Elle aura lieu le jeudi 26 novembre à 18 h, dans le théâtre Paul-Desmarais.

Álvaro Siza
© CCA, Montréal


Exposition
Le Centre Canadien d'Architecture (CCA) propose Coin, îlot, quartier, villes. Álvaro Siza à Berlin et à La Haye. Présentée dans la salle octogonale du CCA, du 24 septembre au 7 février 2016, cette exposition met à l'honneur deux projets de logements sociaux déterminants réalisés par Álvaro Siza au début des années 1980. Elle est organisée par Eszter Steierhoffer, conservateur, Architecture contemporaine au CCA.

La participation de Siza au Processus du SAAL1 après 1974 lui vaut deux commandes, soit la construction de logements sociaux à Berlin et à La Haye dans les années 1980. Connus sous le nom de Bonjour Tristesse (1982 à 1983) et de Punt en Komma (1986 à 1989), ils sont les premiers deux ouvrages de l'architecte construits hors du Portugal. Ils s'articulent autour de certaines des considérations qu'avait explorées Siza précédemment au Portugal, où le logement était conçu tant à l'échelle du quartier que dans l'historicité de la ville.

Après la Deuxième Guerre mondiale, Berlin perd son rang de capitale et se met à diminuer de taille. L'Exposition internationale d'architecture (IBA) de Berlin 1984-1987 voit justement le jour pour contrer cette tendance et permettre à Berlin de recouvrer son identité architecturale. C'est dans ce contexte que Siza est invité à participer au volet « Altbau » du concours de l'IBA à Kreuzberg. Il est alors le seul architecte étranger à voir son projet concrétisé. Il porte une attention méticuleuse à l'architecture berlinoise et l'étudie en produisant d'innombrables dessins et croquis. Un peu plus tard, Siza est aussi invité à La Haye pour y revoir le plan directeur du secteur « Deelgebied 5 » de Schilderswijk, un quartier pauvre victime de la politique de la table rase si caractéristique de la radicalité des projets de renouvellement urbain antérieurs à La Haye, une politique ayant aussi provoqué le développement spéculatif des secteurs centraux de la ville. Il conçoit « Deelgebied 5 » avec la même approche et la même compréhension du caractère local de la ville qui avaient guidé son travail à Berlin : ses plans conservent le carrefour cruciforme, typique des rues du quartier, tout en agrandissant les cours et les espaces intérieurs des îlots proposés.

À Berlin ou à La Haye, les deux projets ont en commun leur taille, envergure, vocation et ambition; tous deux ont été érigés à la même époque, tous deux découlent d'une perception particulière de la ville et tous deux sont des projets de logements sociaux destinés à des communautés immigrées, réalisés selon un processus de conception participative. Pourtant, ils n'en demeurent pas moins remarquablement différents. Ils proposent des solutions locales en réponse à des questions mondiales sur la reconstruction et la densification des centres urbains; solutions qui reflètent et mettent en valeur la spécificité de leurs emplacements respectifs, soit Kreuzberg et à Berlin et Schilderswijk à La Haye.

« Par la juxtaposition de ces deux projets, l'exposition cherche à révéler certains intérêts et éléments caractéristiques complexes mais fondamentaux des travaux d'Álvaro Siza, comme l'union et la séparation, l'universel et le vernaculaire, le générique dans sa spécificité et l'ordinaire dans sa monumentalité. Ces deux projets proposent des modèles possibles d'architecture urbaine à une époque où la ville du 21e siècle est dans son essence, une fois de plus, en grande mutation », explique Eszter Steierhoffer, conservateur, Architecture contemporaine au CCA.

La sensibilité de Siza pour le contexte et les modes de vie s'est traduite en de subtiles interventions architecturales dans le tissu urbain, permettant même d'apaiser certains climats politiquement et socialement tendus. Ses plans et ses façades réinterprètent la morphologie et les typologies de chaque ville. L'approche architecturale de Siza a un caractère résolument urbain : les projets se révèlent à travers la ville et la ville se révèle elle-même à travers la conception de chaque édifice.

ÁLVARO SIZA

À la fin des années 1950, Álvaro Siza, esprit avant-gardiste émergent, développe un nouveau langage architectural adapté au contexte socioculturel du Portugal. Il reçoit le Prix Pritzker d'architecture en 1992 et, en 2012, le Lion d'or de la Biennale de Venise pour l'ensemble de ses réalisations, parmi de nombreuses autres récompenses. 3

En 2014, Siza a fait don au CCA d'une grande partie des archives de son bureau afin d'encourager la discussion et le dialogue dans une perspective de recherche. Elles comprennent des projets témoignant de son intérêt constant pour l'habitat, le logement et l'urbanisme, et des études qu'il y consacre depuis toujours. Elles renferment également des dessins de centres culturels, de musées et d'universités partout en Europe, en Asie et en Amérique du Sud.

Croquis, dessins, maquettes d'étude, mais aussi fichiers numérisés, correspondance et photographies documentaires font partie de ces documents d'archives. Le CCA se fait un devoir de cataloguer et d'archiver ces documents et s’engage à les rendre accessibles à la recherche. Cette année, la prolifique carrière de Siza a été au cœur de l'actualité depuis que l'architecte s'est vu confié la conception de deux tours d’appartements de luxe en copropriété à New York, son premier projet en sol américain. Il a également accepté un mandat pour la rénovation de l'hôtel Estoril, complexe passé de la gloire d’autrefois à l'abandon, pour en faire un centre d'arts et de loisir pour la jeunesse à Macao.

cca.qc.ca

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